PONTAGE CORONARIEN ET ANGIOPLASTIE TRANSLUMINALE
JOURNAL D’UN PONTÉ
Par Georges MALGOIRE
Secrétaire Général de l'ADETEC
Fin d’année 1987 :
Étant coronarien de père (et grand-père) en fils, et souffrant depuis longtemps d’angine de poitrine, je me sens rassuré d’habiter cet Ouest parisien doté d’immenses compétences dans le domaine cardio-vasculaire (dont celles de l’Hôpital Foch à Suresnes). Je me dis : « et si jamais » ? Et cela me réconforte d’habiter là.
C’est alors que Dame Malice intervient, qui m’adresse subrepticement un petit infarctus plutôt silencieux (disons un échantillon) alors que je me trouve à l’autre bout du monde, isolé dans l’île du Salut, séparé du continent guyanais par cette énorme montagne d’eau qui a pour nom « la barre ».
Mais, heureusement, Dame Chance veille. Elle fait en sorte qu’un hélicoptère assure la navette entre l’île et le continent, me permettant ainsi de prendre le premier Concorde en partance pour Paris.
Début 1988 :
Mon cardiologue prend sérieusement l’affaire en mains. C’est un homme compétent et prudent. Durant trois semaines les examens succèderont aux analyses, le tout se terminant par une coronarographie de contrôle. C’est pour moi une découverte ; mon cardiologue n’y recourt qu’en cas d’absolue nécessité car il a vécu quelques mauvaises expériences parmi ses patients. Rappelons que c’était il y a plus de 20 ans et la sécurité de l’examen s’est bien améliorée depuis ce temps-là.
Je me rends donc un peu à reculons à l’hôpital pour y subir cet examen. D’emblée, je suis favorablement impressionné, car la salle d’intervention n’est pas plus troublante qu’un cabinet dentaire. Le cardiologue, dit « interventionnel », perçoit mon inquiétude. A peine installé sur la table, il dirige vers moi l’un des écrans de contrôle et me dit qu’il va tout m’expliquer. C’est à peine si je sens l’entrée du désilet dans mon artère fémorale (à l’époque on n’utilisait pas encore fréquemment l’artère radiale) et la montée du guide jusqu’au cœur. Puis il m’explique, me montre ce qui se passe, insiste sur les rétrécissements aisément constatables même par un béotien comme moi. J’oublie ainsi où je suis, et je me retrouve mentalement sur mon banc d’école.
Et puis, ça y est, c’est terminé. L’infirmière s’affaire autour de mon aine qu’elle enveloppe fortement de compresses et de solide sparadrap. Je reçois les dernières consignes : ne pas bouger d’un pouce la nuit durant, car le pansement pourrait lâcher, déclenchant ainsi une forte hémorragie au pli de l’aine.
Hélas, les sparadraps, alors, n’avaient pas la force d’adhérence de ceux d’aujourd’hui, tant et si bien qu’au milieu de la nuit, un faux-mouvement de ma part fait glisser le pansement. C’est la débâcle ! Le sang sourd de part et d’autre, et immédiatement le médecin se précipite, qui appuie là où il faut, le temps qu’il faut ; tout rentre rapidement dans l’ordre. L’infirmière refait mon pansement, et en prime, j’ai droit au port d’un lourd coussinet de sable qui comprime le pli de l’aine. Le temps va passer lentement, mais tout est bien qui finit bien. Je ressors de l’hôpital après un séjour de 48 heures.
Au départ on me remet l’enregistrement vidéo de mon intervention. Mon cardiologue la lit puis préfère m’adresser à l’un de ses confrères, professeur de surcroît, qui partage son activité entre la chirurgie cardiaque, et surtout, l’angioplastie transluminale (technique alors relativement récente) dont il est un grand spécialiste. Celui-ci fait la grimace et m’informe sans hésiter qu’une angioplastie n’est pas possible et qu’il ne souhaite pas réaliser lui-même le double pontage nécessaire. Il préfère m’adresser « au meilleur », me dit-il, en l’occurrence au Professeur Daniel Guilmet.
C’est ainsi que, quelques jours plus tard, je fais sa connaissance. C’est un homme doux, au crâne largement dégarni, mais c’est un « taiseux ». Ses explications sont brèves : double-pontage ici et là ; la coronaire droite n’est pas pontable car son lit d’aval est trop encombré. Rendez-vous le 1er février, je vous opérerai. Vous rentrerez deux jours avant à l’hôpital.
Mais, Professeur, quels sont les risques, lui demandai-je ? Réponse de sa part : 2%, surtout quant aux malades en mauvais état de santé, ce qui n’est pas votre cas. C’est bref, mais efficace. Je repars rassuré car il y a une solution à mon problème, alors que je craignais que, lui aussi, me dise ne pouvoir rien faire.
1er février 1988 :
Me voilà entré à l’hôpital depuis deux jours. J’ai immédiatement eu droit à toutes sortes d’examens, d’analyses et d’interviews, notamment celui de l’anesthésiste, une doctoresse à l’allure énergique. Elle m’explique sommairement le déroulement de l’opération.
La veille de l’intervention, deux jeunes infirmières, plutôt probablement des stagiaires, entrent et m’annoncent qu’elles vont me raser et me peindre. Surprise de ma part ! Elles conservent apparemment leur sérieux, mais leurs yeux « semblent rire à gorge déployée » devant la tâche qui les attend … Effectivement, elles se mettent au travail, rasent tout ce qui peut l’être, et bravement, elles entreprennent de me peindre en jaune canari, sans rien oublier au passage. J’ai l’amour-propre dans les chaussettes … Elles me quittent, fières de leur ouvrage. (Aujourd’hui on m’aurait donné un rasoir et un flacon de bétadine avec lesquels je me serais débrouillé tout seul ; les temps changent !).
« J.0 ». Dés potron-minet un infirmier vient me réveiller et me charge sur son brancard après m’avoir recommandé la prise de comprimés (des anxiolytiques probablement). Nous partons de concert au travers des couloirs et ascenseurs ; il ouvre une large porte : c’est le terminus, à savoir la « salle d’op », largement éclairée, qui luit de tous ses chromes. Un groupe de 5 ou 6 blouses bleues discutent paisiblement dans un coin, un peu comme à l’embauche du lundi matin au bureau où chacun raconte son week-end à ses collègues de travail. A mon arrivée médecins et infirmières m’entourent ; chacun sait parfaitement ce qu’il a à faire, gestes difficiles mais cent fois répétés par ces équipes de grands professionnels.
On me glisse sur la table d’opération. J’ai froid ; ce qui n’étonne pas une infirmière qui a préparé une couverture chauffante dont elle me recouvre. Je ne suis pas rassuré, mais « quand il faut y aller, il faut y aller » disait mon père. Me voilà attaché par les avant-bras puis perfusé ; des tuyaux pendent au dessus de ma tête, reliés à diverses poches pleines de liquides qui participent à la survie des patients durant l’opération. Impressionnant attirail ! Le Professeur Guilmet, dûment harnaché, m’adresse un sourire et me dit que tout va bien se passer. Je le crois d’autant plus volontiers que je n’ai pas d’autre choix.. Puis vient l’anesthésiste ; elle m’explique rapidement à quelle sauce elle compte me manger mais je ne suis pas en état de comprendre. J’ai juste le temps, mentalement, de me signer et de prononcer un « Ave », que déjà elle me demande de compter jusqu’à dix. A trois, je suis déjà dans les bras de Morphée. C’est le black-out. Vraiment black !
Quant aux heures qui vont suivre, pour savoir en détail ce qui m’a été fait, mieux vaut se reporter au texte figurant au chapitre « Maladies cardiovasculaires » et à la section « pontages coronaires » du site, où tout est clairement expliqué et documenté. Car bien que présent, le contenu de ces quelques heures ne s’est pas imprimé dans ma mémoire centrale ! Plus tard, revenu à la conscience, le Professeur Guilmet m’expliquera avoir procédé à un double pontage : avec l’artère mammaire, il a ponté l’IVA (l’interventriculaire antérieure) ; avec un morceau de la veine saphène qu’il a prélevé sur ma cuisse droite, il a ponté l’artère marginale gauche. Il n’a rien pu faire pour ma coronaire droite, qui en aurait pourtant eu besoin, mais qui est rétrécie sur tout son parcours. Il me confirme avoir constaté « une cicatrice fibreuse d’infarctus postérieur », souvenir probable de mon récent passage sur l’île du Salut.
C’est mon ouïe qui me ramène aux réalités. Le cerveau est encore embrumé, mais les oreilles perçoivent des petits sons indistincts. Et peu à peu ces bruits prennent un contour plus précis ; enfin des premiers mots percent mon inconscience. Combien de temps faut-il pour émerger ? Je n’en sais rien ; quelques minutes, peut-être plus ? Mais soudain j’entends la voix du Professeur Guilmet qui me dit « tout s’est bien passé ». Je l’ai remercié avec les yeux, car je suis encore brumeux, et de toutes façons, j’ai un gros tuyau planté dans la bouche, peu commode pour assurer la conversation … Entre temps il est allé jusqu’à la salle d’attente où mon épouse domine toutefois son inquiétude. Il lui explique ce qui s’est passé et lui dit que « le cœur est reparti du premier coup ». Quel soulagement !
Après quelques heures passées en salle de réveil, une infirmière me roule jusqu’en « salle de soins intensifs ». Plusieurs lits dans la vaste pièce et une très forte densité de blouses blanches. Du brancard au lit ; je suis entouré de tuyaux qui pendent tout autour de moi et me font ressembler à un arbre de Noël. Le pire parmi eux est celui que j’ai dans la bouche. Une infirmière me met quelque chose dans la main et m’explique de quoi il s’agit. Mais je suis encore incapable de comprendre. Je salive beaucoup et j’ai très vite le sentiment d’étouffer. Alors je m’agite et trompette dans le tuyau ; l’infirmière arrive qui aspire la salive avec une pompe adéquate. Quelques minutes après je remets ça : elle revient et recommence. Et encore, et encore ! Toujours ce sentiment d’étouffer. Alors, gentiment, elle revient et me réexplique patiemment que ce qu’elle m’a mis dans la main est une sonnette d’appel. Je comprends enfin, quel apaisement ! Dans ces circonstances, le moindre détail revêt une importance colossale.
Dans la soirée le Professeur Guilmet revient me voir. Il m’annonce que, n’ayant pas été fumeur, il va pouvoir m’enlever ce fameux tuyau. Sinon, il aurait dû me le conserver la nuit durant. Il passe à l’acte ; quelle libération ! Ouf, je respire librement.
« J+1 ». Dés le lendemain, malgré tous ces tuyaux, on m’incite à m’asseoir sur le lit puis à poser un pied par terre. Là je me sens vraiment sorti d’affaire. Dans la soirée l’anesthésiste vient à son tour me voir. Elle jette un regard inquisiteur sur le drain plastique, planté, lui, au bas du sternum. Alors, carrément, elle s’assied à califourchon sur mes jambes, empoigne le tube, retient son souffle et l’arrache d’un bon coup sec. Vlan ! Le moment n’est pas drôle du tout pour moi. Mais la douleur, pour vive qu’elle soit, ne dure pas.
L’un après l’autre les tuyaux disparaissent. A « J+3 » je puis aller jusqu’au fauteuil à proximité du lit. On m’annonce que, dés demain matin, je pourrai regagner ma chambre. Effectivement, au matin de « J+4 », on me monte dans la chambre avec l’autorisation d’aller et venir. Je n’ai plus toute cette tuyauterie, et suprême perspective, on me donne l’autorisation d’aller prendre la douche. Je me sens crasseux, encore jaune par places, et cette perspective me remplit d’aise ; ô que c’est bon de se sentir propre !
Et puis, le retour en chambre signifie la possibilité de visites de mon épouse et de mes enfants. C’est bon, je me sens revivre et je n’ai mal nulle part. C’est étonnant.
« J+5 » : Les progrès sont très rapides. Le Professeur Guilmet vient régulièrement me voir. Aujourd’hui il m’enjoint de marcher dans les couloirs et de m’exercer à monter et descendre les étages. La première fois, je crains que cet effort n’entraîne quelque réaction cardiaque inopinée ; j’y vais prudemment. Comme tout va bien, je remets ça avec plus de vigueur et j’enchaîne les étages, les uns après les autres.
« J+8 » : c’est la sortie. Mais tout cet attirail, tous ces examens et analyses quotidiens m’ont un peu déstabilisé. J’appréhende d’entrer directement chez moi et je choisis, sur les conseils de mon cardiologue, d’entrer pour trois semaines dans une clinique de convalescence. Or là, pour des raisons probablement pertinentes, on m’isole en chambre, avec l’interdiction de monter ne serait-ce que les deux escaliers qui me séparent du jardin. Je suis interdit de séances de gymnastique ; mon seul sport consiste à déplacer les pièces d’un échiquier électronique que m’a offert ma fille. C’est peu ! Je m’ennuie ferme ; par chance ma famille est là, mes collègues aussi, qui m’apportent des nouvelles de l’entreprise, et peu à peu, des dossiers à examiner. Et puis 3 semaines, cela passe vite.
Dés ma sortie de la clinique je peux reprendre progressivement mes activités professionnelles à domicile. Deux mois après l’intervention chirurgicale, je reprends à mi-temps. Je n’ai plus de douleur angineuse mais mon cardiologue décèle un peu de péricardite (de l’eau entre le cœur et le péricarde). Il me dit que cela passera tout seul. Les faits lui donneront raison.
Je rencontre une dernière fois le Professeur Guilmet. J’en profite pour m’enquérir auprès de lui de la durée de vie des pontages. Toujours aussi peu prolixe il me répond : « le pontage mammaire durera aussi longtemps que vous » ; quant au pontage saphène, parce qu’il s’agit d’un tissu veineux et non artériel, donc plus mou, il durera 10 ans ».
Effectivement 9 ans et 11 mois plus tard, des douleurs angineuses vont à nouveau se manifester.
ANGIOPLASTIES EN CHAÎNE
Infos pratiques
Lors des coronarographies ou des angioplasties (avec ou sans pose de stents), il se trouve que les produits de contraste qui sont injectés peuvent faire mauvais ménage avec les reins du patient. C’est l’une des raisons pour laquelle les cardiologues, par une nécessaire prudence, dissocient de 8 jours fréquemment la coronarographie de l’angioplastie.
En règle générale, on entre à l’hôpital (ou la clinique) dans le courant de « J-1 » où l’on subit une préparation (rasage de l’aine et des avant-bras, analyses, ..). Puis au matin de « J.0 », douche à la Bétadine, prise d’anxiolytique juste avant de pénétrer dans la salle d’examen. Durée : ¾ d’heure en général. Petit repos près de la salle et retour en chambre. Très fréquemment, le cardiologue préfère que les patients ne sortent de l’hôpital/clinique qu’au matin de « J+1 », pour le cas de rares malaises.
Pour plus de détails sur les techniques employées, le plus simple est de consulter son dictionnaire médical ou, sur internet, le site de l’ADETEC.
19 novembre 1997
Dix ans plus tard, je ressens brutalement une douleur intense dans la poitrine, un « sentiment de mort imminente » me submerge. Mon épouse fait immédiatement appel au SAMU et moins d’une heure plus tard je suis conduit aux urgences de Foch. Piqûre de calciparine ; la douleur s’estompe.
Au petit matin le docteur Brodaty me pratique une première coronarographie. Il apparaît que le pontage mammaire est en bon état mais que le pontage saphène a vieilli, ainsi que l’avait prédit le Professeur Guilmet : il y a deux étranglements avec des caillots qu’il faut essayer de dissoudre en partie par injection d’Héparine durant 8 jours.
Une semaine plus tard, le cardiologue va procéder à une « angioplastie transluminale » assortie de la pose de stents, ces petits ressorts que l’on glisse jusqu’à l’étranglement de la coronaire, puis que l’on dilate grâce à un ballonnet introduit dans l’artère et qui est gonflé à quelque chose comme près de 8 à 10 fois la pression des pneus d’une automobile. Ainsi ils constituent une barrière métallique qui limite physiquement la possibilité de « resténose ». (Cf : voir à ce sujet l’article du docteur BENAMER)
Une anecdote quant à cette intervention. Au petit matin, le brancardier me conduit à proximité de la salle d’examen où j’attends que le cardiologue en ait fini avec mon prédécesseur. Soudain de l’eau suinte de partout : une grosse canalisation d’arrivée des eaux vient de céder quelque part à l’étage. Pompiers et plombiers arrivent en courant. L’infirmière ne sait que faire de moi ; elle me conduit alors, pour attendre la fin des travaux, dans la salle de réveil toute proche. Me voilà avec, à ma droite, un patient qui geint et, à ma gauche, un autre qui se plaint. Sans oublier ceux qui râlent, qui bougonnent ou gémissent ! Et le temps passe … lentement … je reste là près de 6 heures. Au bout de ce long laps de temps mon moral commence à faiblir. Finalement, sur les coups de 16 heures, l’infirmière me ramène en salle d’examen. Mais ce prélude a fait que je stresse lamentablement et l’examen va me paraître interminable et douloureux, ce qu’il n’est pourtant pas !
Quelques jours après je peux reprendre mon travail, les douleurs ont cessé.
Septembre 2003 :16 ans après le pontage
C’était trop beau pour durer. Nous sommes en vacances avec mon épouse, lorsqu’au beau milieu de la nuit une forte crise d’angine de poitrine qui ne cède pas à la trinitrine (que j’ai toujours avec moi, au cas où ?) me fait appeler le SAMU. Transport dans un centre de cardiologie, piqûre de calciparine (j’ai déjà donné !), la crise passe.
Le lendemain un taxi me ramène en région parisienne où je retrouve exactement les mêmes démarches que six ans plus tôt.
Cette fois-ci j’ai droit à un stent posé sur "l'ostium" (c'est-à-dire l'embranchement) du pontage saphène, et un sur la "circonflexe".
La situation est un peu plus compliquée, car mon cardiologue avait précédemment pris la décision de me traiter sous anticoagulants ; j’ai donc le sang aussi épais que du « jus de navets » ! Au milieu de la nuit j’ai le malheur de bouger, et ce qui devait arriver, arriva : hémorragie, le médecin de garde fait ce qu’il faut et je me retrouve avec un sac de sable au pli de l’aine en punition ….
Je sors de l’hôpital deux jours plus tard et reprends ma vie de tous les jours. Le cardiologue prend alors la décision de stopper les anticoagulants, ce qui rend mon quotidien plus facile, car ces produits sont certes efficaces, mais leur gestion est bien délicate, avec une évaluation bimensuelle de la coagulation sanguine par la mesure du « taux de prothrombine » (désormais l’INR) qui varie parfois notablement en fonction du contenu de son assiette.
23 novembre 2008 : 21 ans après le pontage
Cette fois-ci, c’est à froid (après une scintigraphie de contrôle) que le cardiologue qui me suit à l’hôpital Foch décide une nouvelle coronarographie qui sera suivie 8 jours plus tard de la pose de trois stents par le docteur Benamer à Foch. L’examen montre, en effet, un rétrécissement sur l’ancien pontage saphène (marginale) à l’endroit d’un précédent stent sur lequel sera rajouté un nouveau stent. Par ailleurs, la coronaire droite (qui n’avait pas pu être opérée en 1988) ne s’est pas améliorée avec le temps. Le docteur Benamer va donc réussir ce tour de force d’y glisser deux stents qui amélioreront ainsi sa perméabilité jusqu’à la pointe du cœur.
Notons qu’entre temps les cardiologues ont modifié leurs procédures et préfèrent désormais utiliser l’artère radiale (dans l’avant-bras) ce qui évite les risques d’hémorragie post-intervention. Les colles aussi ont évolué ; les sparadraps adhèrent mieux, donc les pansements ne glissent plus au moindre mouvement. On n’arrête pas le progrès !
Je suis ainsi un « homme réparé » : un double pontage il y a plus de 20 ans déjà et 7 stents qui m’offrent une qualité de vie raisonnable. Certes, je ne ferai pas tomber le record d’Usain Bolt aux 100 mètres, mais en ai-je besoin ? Il m’est, grâce aux médecins, encore possible de promener mon arrière-petite-fille et cela me suffit. C’est si doux !
Pourra-t-on jamais assez remercier les scientifiques et médecins de tout ce qu’ils apportent à l’humanité. Si nous gagnons une année de vie tous les 4 ou 5 ans et si nous améliorons aussi notre qualité de vie, c’est bien à eux que nous le devons. Leurs statues devraient orner toutes nos rues.
15 août 2014 : et de huit !
C’est ce que l’on appelle « avoir du ressort » !
Depuis quelques jours le moindre effort m’est à nouveau douloureux.
Après un examen par mon cardiologue, la décision est prise. En l’occurrence, il me confie à nouveau aux bons soins du docteur BENAMER, chef du service de cardiologie à l’hôpital Foch.
Celui-ci va procéder à une nouvelle angioplastie. Patiemment, après une heure et demie de soins méticuleux, il va réussir à me remettre le cœur en état de marche. Au passage il me place un huitième stent dans le pontage saphène de l’artère marginale.
Ainsi, en moyenne, tous les 5 ans environ, ce pontage se trouve agrémenté d’un ou plusieurs ressorts, alors que le pontage mammaire, lui, est indemne après 28 ans de bons et loyaux services.
Merci Docteurs.
Georges MALGOIRE
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