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45 eme ANNIVERSAIRE DE L’ADETEC
Chers Amis de l’ADETEC, bonjour,
Le 23 avril 2017 s’est déroulée à Versailles l’Assemblée Générale annuelle couplée à l’anniversaire des 45 ans de l’ADETEC.
La fête a été belle.
Pour la première fois, les adhérents ont pu voter par correspondance ou en ligne, outre –bien entendu– en séance.
Ainsi 436 membres ont participé aux différents votes des résolutions qui leur étaient proposées, dont :
Présents et représentés : 171
Votes par correspondance : 251
Votes par internet : 14
Ils se sont exprimés ainsi : (Oui/Non/Abst)
Renouvellement des mandats d’administrateurs des docteurs :
Hakim BENAMER, 435/0/1
Mathieu DEBAUCHEZ 432/0/4
Gabriel GHORAYEB 434/0/2
à qui nous renouvelons tous nos remerciements pour leur aide fidèle.
L’approbation :
des comptes de l’année 2016 : 434/1/1
du budget 2017 : 433/1/2
Quitus donné au Conseil : 434/1/1
Report à nouveau : 431/1/4
En ouverture de cette Assemblée Générale, le Président Jean BACHET a rappelé les origines de l’ADETEC, depuis sa création par le Professeur Daniel GUILMET en 1971, jusqu’à ce jour.
Puis il a fait un remarquable exposé sur le financement de la recherche scientifique en général, et de la recherche médicale, en particulier. (Cf : texte ci-après)
Ensuite de quoi, le Secrétaire Général a fait un rapide exposé de la situation financière de l’ADETEC à fin 2016 et des prévisions 2017 soumises l’une et l’autre à l’approbation des adhérents et dont le détail figurait dans la convocation à cette Assemblée.
M. Daniel GREVOUL a alors diffusé la vidéo qu'il a réalisée à notre intention, portant sur les principaux événements ayant marqué la vie de l’ADETEC depuis sa création jusqu’à aujourd’hui.
L’un de nos adhérents, M. Mohamed BENSENANE a tenu à remercier les médecins de l’IMM des soins dont il a bénéficié et du soutien que lui apporte l’Adetec.
Après un lunch partagé ensemble et qui a permis aux adhérents de se reconnaître, deux « tables rondes » ont été animées par les docteurs DEBAUCHEZ, LANSAC, AMABILE et Leila MANKOUBI permettant des échanges croisés (fort appréciés) entre médecins et anciens opérés du cœur. La réunion s’est terminée à 16 heures.
Back to topLE DISCOURS DU PRESIDENT
Le Président prend la parole et rappelle l’historique de l’ADETEC à l’occasion de cette assemblée générale qui célèbre le 45ème anniversaire de l’association.
Le docteur Jean BACHET, Président de l’ADETEC
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers Adhérents, Chers Amis,
En 1971 le Docteur Daniel Guilmet, jeune Chirurgien Chef du service de Chirurgie Cardio-vasculaire de l’Hôpital FOCH à Suresnes, qui a réalisé le premier pontage coronaire, le premier remplacement total de la crosse de l’aorte et la deuxième transplantation cardiaque en France, est nommé Professeur des Universités. Comme beaucoup de ses collègues il va se trouver confronté à un problème alors récurrent dans les services hospitaliers, universitaires ou assimilés : comment financer les dépenses qui ne font pas partie intégrante des budgets prévisionnels, telles que l’acquisition de matériel non structurel ou le financement de travaux de recherche ou la participation à des congrès et colloques nationaux ou internationaux ?
Le Professeur GUILMET
en action
La solution adoptée par beaucoup est alors de créer une association à but non lucratif permettant de recueillir les fonds nécessaires. A l’époque, l’industrie biomédicale qui n’est pas encore soumise aux sévères contraintes imposées plus tard par la loi, va le plus souvent être sollicitée et permettre dans une certaine mesure ces financements. Mais ceci implique des rapports de dépendance, un partage des projets, des complicités quelquefois douteuses.
Daniel Guilmet, entouré d’Iradj Gandjbhackh Chirurgien assistant dans son service, du Docteur Claude Renner, cardiologue, et de Monsieur Charles Venturini, crée L’Association Chirurgicale pour le Développement et l’Amélioration des Techniques de Dépistage et de Traitement des maladies Cardio-vasculaires (ADETEC).
Ses buts sont simples : apporter une contribution financière à la recherche ou aux moyens de traitement, dans le domaine de la cardiologie et de la chirurgie cardio-vasculaire.
Mais à la différence d’autres associations du même type, ses fondateurs vont avoir une idée originale et particulièrement judicieuse : Ils vont fonder son financement sur la participation des malades opérés dans le service, à travers des cotisations, des dons, des legs. Ceci va se révéler pour l’ADETEC une force, un ancrage indiscutable dans un milieu, a priori favorable, et une garantie de pérennité.
Ainsi, contrairement à de nombreuses associations, l’ADETEC va se maintenir, se développer, tenir ses engagements, perpétuer son action. Il est bien évident que pour ce faire elle va être aidée, soutenue, améliorée par l’action déterminante de nombreux volontaires, compétents, dévoués, efficaces, qu’ils soient anciens malades ou bien collaborateurs du service engagés dans l’aventure.
Comment, après tant d’années, ne pas se sentir redevable à tous ceux et celles qui ont participé et participent encore au Conseil d’Administration, au Conseil Scientifique, aux différents comités ? Comment ne pas saluer l’action des différents secrétaires généraux et des secrétaires qui se sont succédés pendant ces quatre décennies et ne pas dire à Monsieur Malgoire et à Madame Penet, cheville ouvrière de l’ADETEC depuis plus de 10 ans toute notre reconnaissance ? Mais, bien sûr, L’ADETEC n’aurait rien été sans le soutien sans faille de ses adhérents qui, après toutes ces années, se comptent par dizaines de milliers et dont vous êtes ici les actuels représentants. Permettez-moi de vous remercier tous et à travers vous de dire la gratitude de l’ADETEC à tous ceux qui vous ont précédés.
Annie-France LOGEZ (conseillère juridique) Marie-Loïc PENET (secrétaire de l’ADETEC), le docteur Jean BACHET (Président) et Mme Hubert (infirmière à Foch)
Au fil des ans L’ADETEC prend de l’envergure. En 1978 elle est déclarée d’utilité publique ce qui lui confère un statut plus officiel et renforce son image publique.
Mais surtout elle va se diversifier quelque peu. Essentiellement centrée au début et pendant de longues années sur l’activité du service de Foch et sur ses anciens malades, elle élargit ses buts :
à la dotation de services de chirurgie cardiaque et de cardiologie en équipements particulièrement onéreux ;
au financement ou la participation au financement de larges travaux expérimentaux dans des laboratoires et services agréés ;
à l’attribution de bourses dans le cadre de la formation professionnelle de jeunes médecins doctorants qui se destinent à la chirurgie cardio-vasculaire ;
à certaines actions sociales.
En 1998 Daniel Guilmet part en retraite hospitalière mais conservera une activité chirurgicale dans son ancien service jusqu’en 2005.
En 2010, le service de chirurgie cardio-vasculaire de Foch alors dirigé par le Docteur Mathieu Debauchez est fermé et l’équipe fusionne avec le département de pathologie cardiaque de l’Institut Mutualiste Montsouris. L’ADETEC va alors développer son activité à partir de ce centre et élargir son recrutement vers d’autres régions.
Le docteur Mathieu
DEBAUCHEZ
En 2012 elle met un pied en Bretagne avec l’entrée à son conseil d’administration du Professeur Jean Philippe VERHOYE responsable du service de Chirurgie thoracique et Cardio-vasculaire du CHU de Rennes.
Professeur Jean-
Philippe VERHOYE
En 2013, Monsieur Guilmet décide d’abandonner ses fonctions de président de l’ADETEC et sous sa pression amicale, à laquelle je ne résiste pas, le Conseil d’Administration de l’ADETEC me nomme Président, mon seul mérite étant d’avoir été chirurgien à Foch de 1974 à 1999, puis chirurgien dans le service de Pathologie Cardiaque de l’Institut Mutualiste Montsouris de 1999 à 2008.
Au cours de toutes ces années, l’ADETEC va financer un grand nombre de travaux scientifiques, permettre l’acquisition de matériel de recherche et contribuer à l’émergence de progrès non négligeables dans le traitement chirurgical des maladies du cœur et des gros vaisseaux.
Pour en donner un exemple récent, sachez que depuis 2015 jusqu’à ce jour, l’ADETEC a financé 21 bourses de doctorants pour des travaux effectués dans des laboratoires agréés en France mais également aux Etats-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne ainsi que 4 projets internationaux de recherche sur le plus long terme, élaborés dans des laboratoires de recherche ou des services hospitaliers français.
Par ailleurs, des collaborations que l’on espère fructueuses ont été mises en place ou sont en cours avec d’autres structures hospitalières universitaires pour élargir son bassin de recrutement et son action.
Mais permettez-moi d’élargir mon propos. Une question majeure en effet se pose : pourquoi devrions-nous financer la recherche scientifique en général, et la recherche médicale, en particulier ? J’ai déjà tenté de répondre à cette question dans l’avant-propos que j’avais écrit il y a quelques mois pour le catalogue de la vente aux enchères organisée au profit de l’ADETEC.
Je prie ceux qui m’ont lu alors d’excuser cette répétition.
Il est évident pour tous que les progrès majeurs en matière diagnostique et thérapeutique accomplis depuis le 19ème siècle sont liés pour leur plus grande part à l’émergence, le développement, la structuration de la recherche scientifique qui est allée de pair avec le développement industriel et l’amélioration des conditions de vie de la population. Ainsi, d’immenses fléaux ont disparu, de terribles maladies infectieuses et tant d’autres affections graves ont été éradiquées ou totalement maitrisées et le risque thérapeutique, en particulier chirurgical, rendu très faible dans la plupart des cas. Ainsi, en France, l’espérance de vie d’un nouveau-né est passée en un siècle de 45 ans à 82 ans.
Pour s’en tenir uniquement aux maladies cardio-vasculaires qui concernent plus directement l’ADETEC, il suffit de rappeler que:
les maladies valvulaires cardiaques sont traitées quotidiennement avec une mortalité hospitalière très faible puisqu’inférieure à 2% chez les sujets jeunes et à 5% chez les octogénaires.
en 40 ans, la mortalité de l’infarctus du myocarde est passée de 26% à 4% grâce, à la prévention, la pharmacologie, la chirurgie, la cardiologie interventionnelle;
l’insuffisance cardiaque terminale, dont le traitement était essentiellement contemplatif, fait l’objet de mises en place de systèmes d’assistance circulatoire permettant des survies prolongées et que la transplantation, même si elle reste très marginale, a totalement transformé les perspectives thérapeutiques de nombreux malades ; les affections gravissimes, chroniques ou surtout aiguës, des gros vaisseaux dont la mortalité spontanée immédiate dépasse souvent 50% ou plus, sont opérées avec succès et une mortalité hospitalière réduite.
Tout ceci est évidemment le résultat de travaux scientifiques, d’expériences conceptualisées, de résultats colligés, de comparaisons analytiques, bref, de la Recherche.
Financer la recherche médicale et scientifique ne semble donc plus faire aucun doute.
Cependant, malgré son caractère vital, la recherche médicale reste de fait un secteur difficile. A sa dimension économique se superposent des questions d’éthique qui, bien que justifiées, peuvent éventuellement freiner les avancées scientifiques. C’est pourquoi elle doit être innovante, créatrice, audacieuse et même quelquefois, irréaliste. Qui peut prévoir, à coup sûr ce qui en résultera ? Mais en même temps indépendante, intègre, irréprochable. Et l’apparente évidence de son financement soulève plusieurs questions :
Premièrement, pourquoi ceci n’est-il pas entièrement le fait de la puissance publique ? On pourrait effectivement considérer qu’il s’agit là d’un problème appartenant au domaine régalien de la santé et de la sécurité des citoyens. C’est en grande partie ce qui se passe puisque les deux tiers du financement de la recherche en France sont assurés par des structures publiques (CNRS, INSERM, ANR, Universités, etc).
Mais ceci n’est pas sans contrepartie. D’abord, l’État ne peut pas tout faire. Mais surtout il peut y aller de l’indispensable indépendance de la science et des chercheurs. Lorsque l’État est le seul maître de la recherche, la tentation peut être grande pour les gouvernants et le monde politique d’imposer certains domaines, d’influencer les voies et les secteurs qui leur semblent les plus propices ou les plus favorables. Pour donner un exemple fameux et particulièrement illustratif, je rappellerai ici le cas, dans la Russie Soviétique stalinienne, de Lyssenko, médiocre technicien agricole se targuant d’avoir conçu des méthodes de croissance végétales « prolétariennes » non Mendéliennes, à qui l’on confia toute la direction de la recherche scientifique et qui, pour des raisons idéologiques, détruisit complètement et pour plusieurs décennies toute la recherche génétique de ce pays. Certes ces cas ne sont plus possibles. Voire.
Qu’en est-il de certaines dictatures politiques ou religieuses actuelles ? Vous me direz, ceci est impossible dans nos démocraties. Sous cette forme, évidemment. Mais il faut rester attentif. N’oublions pas, par exemple, les pressions qui se sont exercées dans les années 80 dans ce que l’on a appelé le « scandale du sang contaminé » ou bien, dans un tout autre domaine, les pressions qui s’exercent dans l’étude des variations climatiques et de leurs conséquences sur la santé et l’évolution de nos contemporains et des générations à venir.
Par une coïncidence fortuite mais plutôt favorable, sont organisées aujourd’hui dans 54 pays des « marches pour la science ». Certes au départ cette idée est née aux Etats-Unis pour dénoncer les prévisions de réduction drastique des budgets de recherche scientifique. Mais le phénomène a progressivement changé de but. Il s’agit maintenant de promouvoir la culture scientifique en incitant les gouvernements et les structures d’État à mieux tenir compte des études scientifiques dans leur politique, en soutenant le développement de la recherche et son indépendance, en y impliquant les populations et donc à rétablir ou renforcer le lien existant entre la science et la société civile. La recherche doit donc absolument rester autonome pour être efficace et répondre à des impératifs d’intérêt général.
Son financement, même partiel, par des structures privées et civiques telles que l’ADETEC est donc essentiel. Car ces associations ont un avantage. Elles financent le plus souvent la recherche après « appel à projet ». Ceci permet un grand choix dans les thématiques et, surtout conserve au chercheur son indispensable liberté tout en lui apportant une réponse rapide.
Car il n'est d'authentique recherche, même appliquée, que si l'on y retrouve la gratuité du savoir, l'accès à la connaissance, la liberté des concepts et la volonté de persévérer ou de renoncer.
Mais la recherche médicale doit également rester intègre. Ceci peut sembler une évidence triviale. Pourtant les risques existent. Les budgets de recherche et développement de l’industrie représentent environ un tiers du financement total de la recherche biomédicale. Bien sûr, ce financement concerne le plus souvent la recherche orientée vers des produits, matériels ou techniques pouvant être commercialisés à terme bref du fait de la nature même des entreprises en cause. Cette recherche est très productive et souvent à la source de progrès majeurs.
Je n’en veux pour preuve que la stupéfiante et admirable évolution de l’imagerie médicale dans ces 30 dernières années ou la mise sur le marché de médicaments et de matériels qui ont complètement transformé notre activité et la vie des patients. Il n’empêche ! L’histoire, la puissance de certaines entreprises, leur aptitude au lobbying, leurs relations avec le pouvoir politique, leur complicité technique ou administrative avec le milieu scientifique peut être, comme l’ont montré quelques scandales récents, la cause de déviances nocives.
Et la recherche doit rester intègre à l’intérieur d’elle-même.
La médiatisation outrancière de certains travaux et même la fraude scientifique deviennent en effet un sujet de préoccupation. Il ne s’agit certes pas d’un phénomène nouveau mais plusieurs exemples récents viennent en souligner l’acuité. C’est que, d’une part, le traitement médiatique de certaines innovations ou types de recherche et leurs effets d’annonce discutables, aboutissent à jeter le discrédit sur les structures de recherche et leurs activités. D’autre part, l’obligation dans laquelle sont placés les chercheurs de se faire connaître pour mieux financer leur travaux, le fameux « publish or perish » des anglo-saxons, amènent certains d’entre eux à tricher et à oublier les impératifs moraux inhérents à leur activité, à corrompre la science et, par là-même, lorsqu’ilssont découverts, à accroitre la méfiance du public pour les structures et l’activité qu’ils sont censées servir.
Autre impératif majeur, la recherche doit être audacieuse et indifférente ou même opposée, dans la mesure du possible, aux tendances et pressions sociales du moment, aux tabous, aux exigences de certains groupes influents.
A ce sujet, il semble qu’un obstacle, plus insidieux, et peut-être plus récent puisse venir aujourd’hui contrarier le développement de la recherche scientifique et donc son financement. Je veux parler du « principe de précaution ». Développé par le philosophe Hans Jonas en 1979, ce principe concernait initialement uniquement les problèmes d’environnement. Formulé lors de la Déclaration de Rio et du traité de Maastricht en 1992, ce principe entre dans la loi française avec la loi Barnier de 1995.
En 2000, dans leur rapport au premier ministre, Kourilski et Viney en proposent la définition suivante : « Le principe de précaution définit l'attitude que doit observer toute personne qui prend une décision concernant une activité dont on peut raisonnablement supposer qu'elle comporte un danger grave pour la santé et la sécurité des générations actuelles ou futures, ou pour l'environnement. »
Tout ceci semble de bon sens mais par une déviance médiatique et sociale dont notre pays est coutumier, le principe va bientôt s’étendre à des domaines tout autres, d’autant qu’en 2005, sous la présidence de Jacques Chirac, il est introduit dans la Constitution. Ce principe va en particulier être mis en avant dans des domaines thérapeutiques et de recherche médicale sans que l’analyse indispensable entre les risques et les bénéfices soit faite ou même lorsque cette analyse a montré depuis des lustres que les bénéfices l’emportent très largement sur les risques. Je pense évidemment et en particulier à la vaccination. Il ne m’appartient évidemment pas d’enter ici dans le débat sur le bien-fondé ou non de ce principe. C’est un débat trop vaste et qui demande réflexion.
Je voudrais simplement indiquer que les conséquences à terme de certaines mesures thérapeutiques ou domaines de recherche sont volontiers imprévisibles ou improuvables. Qui aurait pu penser, par exemple, que la description de l’acide désoxyribonucléique, autrement dit l’ADN, par Watson et Crick dans une petite lettre au Lancet en 1952, allait en quelques décennies bouleverser la génétique, l’archéologie, l’histoire, l’anthropologie, l’identité judiciaire même et, bref, une part immense de la vie de l’humanité passée, présente et future ?
Et puis-je rappeler que dans le domaine de la pathologie cardio-vasculaire qui nous concerne directement, si la recherche et les chercheurs n’avaient pas été audacieux, s’ils s’étaient systématiquement rangés derrière un prétendu principe de précaution, il n’y aurait jamais eu d’artériographie, de cathétérisme cardiaque, de coronarographie, de circulation extra-corporelle, de mise en place de valves artificielles, de pontages coronaires, de transplantations, de mises en place d’endoprothèses coronaires, artérielles ou aortique, de TAVI, j’en passe et des meilleures .
Mais, bien entendu, l’activité des structures de recherche doit être encadrée et contrôlée.
Pour cela la loi est claire et contraignante. Au plan international, la Déclaration d’Helsinki de 1964 a fixé les critères obligatoires pour les expérimentations animales et humaines. Ces dernières doivent obligatoirement inclure le consentement libre et éclairé des personnes. La Déclaration de Manille de 1984, œuvre conjointe de l'OMS et du Conseil des Organisations Internationales des Sciences Médicales, considère que les comités doivent s’intéresser à la fois aux aspects éthiques et aux aspects scientifiques des protocoles. Toute expérimentation « sans valeur scientifique » sera ipso facto déclarée contraire à l'éthique et devra être interdite.
En France la loi, depuis les décrets de 1972 et 1975, et les lois du 20 décembre 1988 et du 19 juillet 1991 oblige à ce que les essais soient menés en respectant les « bonnes pratiques cliniques » et selon « les principes éthiques prévus par la version en vigueur de la déclaration d’Helsinki ».
Voici ce que sous-tend l’action des associations et des fondations qui, telle l’ADETEC, s’honorent de financer la recherche médicale. Ces associations et fondations sont très nombreuses. Certaines sont très importantes et gèrent des budgets énormes. D’autres sont plus modestes. Certaines ont un but généraliste, d’autres sont centrées sur une maladie, un groupe de pathologies, une thérapeutique ou une de ses complications.
Bien évidemment il est légitime et obligatoire que, l’organisation et le type de financement de ces associations soient encadrés et leur activité contrôlée.
Inutile de préciser que la puissance publique, à travers le contrôle récurrent des Ministères de tutelle, est très attentive et que la « Reconnaissance d’Utilité Publique » conférée par l’état constitue dans ces domaines une garantie non négligeable.
Face aux impératifs et aux exigences inhérents à la recherche médicale, la communauté scientifique, les associations et fondations telles que la nôtre, leurs responsables, leurs adhérents doivent veiller à ce que ses buts, son financement, son intégrité et son indépendance soient assurés.
Car comme disait le Professeur Jean Bernard : « La recherche médicale est moralement nécessaire et nécessairement immorale ». Il nous appartient à tous de faire en sorte qu’elle soit « le plus possible nécessaire et le moins possible immorale ».
Je vous remercie.
Docteur Jean BACHET
Back to topSITUATION FINANCIÈRE EN 2016 Par Georges MALGOIRE (Secrétaire Général)
Amis de l’Adetec, bonjour,
La convocation à cette Assemblée Générale que vous avez reçue contient les principaux chiffres significatifs concernant la situation financière et comptable de l’ADETEC au cours de l’année 2016.
Quelques commentaires toutefois.
Le nombre d’adhérents à jour de cotisations (1.233) s’est accru de 6 % par rapport à 2015. Cette variation est le fait de l’entrée en vigueur progressive des accords passés avec le service de chirurgie cardiaque du CHU de Rennes, s/c du Professeur Jean-Philippe VERHOYE.
Ainsi le nombre de nouveaux adhérents est passé de 189 en 2015 à 259 en 2016. Ce chiffre est important, car il se situe désormais très au-delà du nombre de départs qui s’établit, en moyenne, à environ 150 par an.
De ce fait, le montant des cotisations perçues (109.541 €) a augmenté, lui aussi, de 6 % dans l’année.
Par contre, par suite de difficultés procédurales, un legs de l’ordre de 120.000 € n’a pas pu être liquidé au cours de l’année. Il devrait l’être en 2017, conjointement à un legs désormais perçu après 24 années de contestations entre les 35 bénéficiaires désignés. L’appui constant que nous apporte bénévolement M° Georges Guignand nous est essentiel en la matière.
En ce qui concerne les dépenses : les frais de fonctionnement (dont frais postaux), de collecte, d’édition des bulletins et d’assemblée générale, sont demeurés globalement stables. Ces postes pourraient être allégés si un nombre suffisant d’adhérents étaient connectés à internet.
Le montant des bourses accordées à de jeunes médecins afin de leur permettre de financer leur stage de fin d’études dans un centre de recherches notoire (en France ou à l’étranger) est passé de 50.000 € en 2015 à 120.000 € en 2016. Ainsi, dans l’année, 11 boursiers ont pu en bénéficier. Insistons ici sur le fait que le versement de ces bourses crée un pacte « gagnant-gagnant » entre le bénéficiaire, la Recherche qui en est induite, l’hôpital dont le boursier est originaire et l’ADETEC, ceci grâce à l’accès à un nombre plus important d’opérés, donc plus de cotisations et donc, plus de possibilités de financement de nouveaux boursiers.
Le montant des subventions consenties à d’autres associations ou centres de recherches a été consacré à la Maison de Parents, à l’association du syndrome de Marfan, au projet « Shapeheart » du docteur Virginie Lambert et au projet d’installation à Dakar d’un centre de chirurgie cardiaque s/c du docteur Maguette BA. Soit, au total, la somme de 28.432 €. Ce chiffre pourrait être fortement accru en 2017.
La Trésorerie nette (836.690 €) reste largement suffisante pour faire face aux objectifs de notre association plusieurs années durant.
Le site internet de l’ADETEC créé par Daniel GREVOUL (www.adetec-cœur.fr) est désormais totalement opérationnel, y compris son utilisation pour le règlement des cotisations et les votes en ligne.
Le vote en Assemblée Générale
Cette première expérience du vote par correspondance ou en ligne nous conduit à faire quelques recommandations :
Ceux qui décident de voter par correspondance doivent se contenter de nous retourner dans l’enveloppe bleue + enveloppe T que le seul bulletin de vote complété par eux. Ils détruiront donc tous les autres bulletins (pouvoir ou inscription à l’AG).
Ceux qui décident de participer physiquement à l’AG trouveront sur place un bulletin de vote afin d’éviter tout risque de doublon.
Ceux qui décident de « donner pouvoir » à personne dénommée veilleront à ce que le bénéficiaire du pouvoir ait une forte probabilité de présence à l’AG. Autrement, leur pouvoir serait perdu. Le plus simple est de donner un « pouvoir en blanc » qui sera remis à un adhérent présent en salle.
Ceux qui décident de voter en ligne devront procéder en 2 temps : manifester leur intention de voter en ligne, puis, à réception de l’email de confirmation du secrétariat de l’ADETEC, procéder alors au vote en ligne proprement dit.
BOURSIERS 2016
Parmi les 11 bourses en vigueur au cours de l’année 2016 (certaines signées en 2015) 5 ont été accordées au cours de l’année 2016.
Il s’agit des bourses suivantes avec :
Le docteur Valentin LOOBUYCK
Son projet concerne la régulation du facteur Willebrand après implantation d'une assistance mono ventriculaire gauche pulsatile chez un modèle ovin.
Cette année de recherche s'inscrit parfaitement en fin de cursus d'interne en chirurgie cardiaque dans l'équipe du Pr Vincentelli au CHU de Lille.
« J'ai en effet été confronté depuis le début de mon internat aux complications hémorragiques, notamment digestives, chez des patients ayant bénéficié de l'implantation d’une assistance cardiaque mécanique à flux continu.
Nous implanterons à Lille une nouvelle assistance circulatoire mécanique à flux pulsatile en cours de développement par CorWave sur 20 brebis et étudierons les variations de la multimérisation du facteur de Willebrand. La diminution des forces de cisaillement et la conservation d’un certain niveau de pulsatilité proposées par cette nouvelle pompe pourraient prévenir la survenue d’un syndrome de Willebrand acquis et donc des complications hémorragiques ».
Le docteur Amandine MARTIN
Celle-ci souhaite s’orienter vers la chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique et passer dans ce but un semestre en chirurgie cardiaque congénitale et pédiatrique à l’hôpital de Southampton au Royaume-Uni, puis au CHU de Bordeaux.
Parallèlement, le docteur Amandine MARTIN a entrepris un master 2 en « Sciences et Techniques de l’Ingénieur » à l’Université Technologique de Compiègne.
« La coarctation aortique est une malformation située au niveau de l’isthme aortique : l’aorte a un calibre diminué dans cette zone entre la crosse aortique, qui donne naissance aux artères vascularisant la tête et les membres supérieurs, et l’aorte thoracique descendante qui donnent plusieurs branches irriguant les membres inférieurs et les viscères. Cette malformation a pour conséquence une vascularisation à haute pression au niveau de l’hémicorps supérieur et une diminution de la vascularisation de l’hémicorps inférieur, ce dernier élément étant compensé par une circulation collatérale impliquant les artères thoraciques internes et intercostales ».
Le docteur Dorian VERSCHEURE
souhaite consacrer l’année universitaire 2016-2017 à un projet de Recherche sur le traitement des anévrysmes de l’aorte abdominale dans le laboratoire de chirurgie du Centre Chirurgical Marie Lannelongue dans l’équipe du Pr Elie Fadel. L’objectif de ce projet est d’évaluer l’efficacité d’une nouvelle endoprothèse comportant un traitement externe prothrombogène, sur la thrombose du sac anévrysmal et la prévention d’endofuite de type 2, sur un modèle expérimental animal d’anévrysme de l’aorte abdominale présentant des collatérales et à haut risque d’endofuite de type 2.
« Les anévrysmes de l’aorte abdominale représentent une cause importante de morbi-mortalité chez les sujets âgés de 65 à 85 ans. En comparaison à la chirurgie ouverte, le traitement endovasculaire par endoprothèse aortique (EVAR) constitue une approche moins invasive de leur traitement. En dépit d’excellents résultats précoces, les endofuites observées au cours du suivi constituent la principale cause d’échec tardif d’EVAR, notamment l’endofuite de type 2 correspond à la reperfusion par voie rétrograde du sac anévrysmal par des branches collatérales de l’aorte, qui représentent une part non négligeable de causes de décès par rupture de l’anévrysme après le traitement endovasculaire.
La prévention des endofuites de type 2 reste donc une problématique pour laquelle de nouvelles solutions thérapeutiques sont actuellement développées. Néanmoins le développement de nouvelles prothèses nécessite une confirmation par des preuves expérimentales ».
Le docteur Jérémie JAYET
Les objectifs de ses recherches portent principalement sur le thème suivant : « étude biomécanique de la fenestration in situ au laser pour le traitement endovasculaire des anévrismes de l’aorte thoracoabdominale ».
« L’Anévrisme de l’aorte thoraco-abdominale (AATA) est un anévrisme concernant le segment viscéral de l’aorte, compris entre la traversée diaphragmatique et les artères rénales. Le risque de décès par rupture est élevé. La chirurgie de l’anévrisme de l’aorte thoraco-abdominale (AATA) est associée à une morbi-mortalité très élevée. Les endoprothèses fenêtrées et branchées (EFBs) représentent une alternative moins invasive pour exclure la portion anévrismale en maintenant une perfusion normale des artères à destinées rénales et digestives ; cependant leur fabrication sur mesure nécessite un délai de 6 à 8 semaines avec un coût important. La fenestration in situ (FIS) d’endoprothèse aortique représente une alternative immédiatement disponible et probablement moins coûteuse. L’objectif de ce projet est d’évaluer la faisabilité in vitro et in vivo de la FIS au laser lors du traitement endovasculaire des AATA et d’analyser le comportement biomécanique de ces montages ».
Le docteur Samantha GUIMARON
Le but de son projet porte principalement sur «l’Elévation chronique de la pression pulmonaire et impact sur le ventricule droit : Identification de nouvelles cibles moléculaires en imagerie fonctionnelle. Etude du Métabolisme du Ventricule Droit ».
« Parmi les maladies cardiovasculaires, l’insuffisance cardiaque droite qui complique l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et le suivi à long terme des cardiopathies congénitales reste encore un domaine peu étudié. Pourtant, la population atteinte par cette défaillance cardiaque est en constante augmentation et sa prise en charge reste un défi thérapeutique pour les cardiologues. A ce titre, cette pathologie du cœur droit touchant des jeunes adultes va devenir un problème de santé publique. En effet, les traitements conventionnels de l’insuffisance cardiaque appliqués au ventricule droit (VD) défaillant donnent des résultats peu satisfaisants et la régénération du myocarde à l’échelon cellulaire pourrait être une solution thérapeutique. Cependant, la thérapie cellulaire appliquée au VD reste un challenge du fait de lésions myocardiques étendues à toute la surface du ventricule et non circonscrites comme dans les cardiopathies ischémiques du ventricule gauche. De ce fait, le potentiel régénératif des cellules souches embryonnaires humaines en font des candidates prometteuses. Un précédent travail de l’équipe (Lambert et al 2014) a démontré la faisabilité et la bonne tolérance clinique de cette thérapie cellulaire administrée par des injections multiples intra myocardiques. Un effet protecteur contre les arythmies et une diminution significative de la fibrose ont été observés.
Cependant, ces bénéfices ont été insuffisants pour améliorer de façon significative la fonction cardiaque ».
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